Angie

Ça y est, tu es partie. Après 9 années de partage au quotidien, tu es partie. Certes, tu n’étais qu’un chat, je le disais moi même à l’annonce de ta tumeur pour relativiser, mais voilà, une fois que c’est là, on ne relativise plus du tout, on voit uniquement le vide que tu laisses dans nos 5 vies. Parce que 9 années, ce n’est pas rien quand même.

Papa Geek et moi nous sommes du 5 mai, tu étais du 30 et nous t’avons adopté alors que tu n’avais que 7 semaines, autant dire que nous avons tout partagé avec toi de notre vie de couple et de famille.

Il y a 9 ans, Papa Geek n’aimait pas les chats. Aujourd’hui, il a versé beaucoup de larmes pour toi.

Il y a 9 ans, j’étais émerveillé par la boule de poils que tu étais. Aujourd’hui, je te remercie de cette boule de poils que tu étais.

Ce lundi de Pâques était le 2ème mois-niversaire de Petite Fleur. Un jour a proprement dit normal puisqu’en plus, Papa Geek travaillait d’après midi. Tout le monde à la sieste, une séance cocooning sur le canapé avec Petite Fleur et là, tu es venue, tu as glissé ta tête dans la main de Petite Fleur, tu as miaulé et tu m’as fait un câlin.

Ensuite tout s’est enchaîné  Tu es tombée, ton corps ne t’a plus supporté, tu as miaulé et dans tes yeux perçants de chat, j’y ai vu toute ta peur et ta souffrance, ton corps ne te supportait plus.

J’ai paniqué, j’ai pleuré, j’ai eu des spasmes entremêlés dans mes sanglots et j’ai appelé Papa Geek. Oui je ne devais utiliser le numéro de son travail qu’en cas d’urgence. On considère donc que les urgences concernent surtout les enfants ou moi même. Mais ce lundi, tu étais une « urgence », parce que tu avais mal,  parce que tu étais étendue sur le sol, parce que ça nous est tombé dessus à toutes les deux, on savait que c’était fini. Je t’aimais et te respectais en tout cas trop pour te laisser souffrir des heures entières jusqu’à l’heure de retour de Papa Geek. Et je n’étais pas capable de gérer toute seule, de t’accompagner toute seule. Oui je l’avoue, je n’ai plus réussi à rationaliser les choses, je n’ai pas réussi à gérer mes émotions et je n’ai pas réussi à rester forte face à ta douleur. Ça paraîtra certainement idiot pour certain ou bizarre pour d’autres, mais c’est comme ça.

Papa Geek est rentré vite du travail et m’a tout de suite pris dans ces bras, comme pour se souvenir qu’il était le pilier sur lequel on se repose, que lui non plus ne devait pas craquer. Et il a été te chercher, te câliner et te rassurer.

Petite Fleur et Petit M en voiture, nous sommes partis vers ta dernière destination. Tu miaulais tellement. Petit M. a décidé de t’appeler pour la première et dernière fois sa « fifille » et te rassurer. Je ne pouvais m’arrêter de pleurer. Une page se tournait.

Le véto de garde par chance était celui qui t’avait diagnostiqué et qui t’avait suivi. Dans ce cabinet vétérinaire sombre, non éclairé car fermé en ce jour férié, j’ai eu toutes les peines du monde à me dire que j’allais te laisser. Ça y est, on y était. Le docteur nous l’a confirmé, si nous décidions de te garder quelques jours, ça serai s’acharner et je n’aime pas l’acharnement thérapeutique, que ce soit sur des humains ou des animaux, mon avis a toujours été clair sur le sujet.

Il nous a gentiment expliqué le déroulement de l’heure qui allait suivre, nous avons fait les formalités.

Puis le moment était venu. Je t’ai dis « au revoir » mais surtout je t’ai remercié pour ces 9 années. Parce que tu étais un chat extra, parce que tu faisais partie de notre famille, parce que tu as vécu nos débuts de jeune couple, parce que tu as vécu les déménagements, les naissances, parce que même si tu nous exaspérais quand tu faisais des conneries, tu étais notre chat. Et lorsqu’on prend un animal, on l’aime, on l’assume jusqu’au bout.

Tu as été endormie, tu t’es reposée, tu es partie. Et Papa Geek et moi avons pleuré.

J’aurai plein de choses à dire à ton sujet. J’aurai plein d’anecdotes à donner. Mais ce n’est pas le but de ce billet. Oui tu n’étais qu’un chat, mais tu a laissé une empreinte de ton passage dans notre famille, et même si tu n’étais qu’un chat, tu laisse un vide dans la maison et dans nos vies. Petit M t’a cherché. Princesse T est en vacances et ne sait pas. Elle ne saura qu’à son retour. Ta disparation va l’affecter alors en tant que maman, je veux la préserver, la laisser dans sa bulle d’enfant avant que son petit monde ne s’écroule avec la perte de son chat.

Nous nous en remettrons tous, c’est évident et dans un sens fort heureusement. Les prochains jours seront difficiles, le jour de ton anniversaire aussi. Puis les images de cette horrible journée s’estomperont. Nous oublierons le vide mais nous ne t’oublierons pas, parce que tu fais partie de nos 9 premières années. .

Aujourd’hui, nous t’avons cherché. Je soigne ma peine en me disant que cette tumeur ne t’embête plus, que tu n’as plus mal et je garde en mémoire ton regard plus calme à ton départ et non pas celui de ta douleur.

Je te souhaite d’être apaisée aux paradis des animaux, si tant est qu’il y ait ce genre d’endroit quelque part entre ici et ailleurs.

Oui tu n’étais qu’un chat, notre vie n’aura pas de profonds changements à ta disparition, juste de nouvelles habitudes à prendre, mais tu étais un super animal de compagnie, le chat de Princesse T, Petit M et Petite Fleur.