Depuis quelques semaines, qui se transforment en mois, Petite Fleur est particulièrement demandeuse, sensible et constamment collée à moi. Il faut que je sois dans son périmètre. Mieux, il faut qu’elle soit dans mes bras. Je la pose, elle pleure. Je m’éloigne, elle pleure et se dépêche de me suivre à 4 pattes pour venir à moi.
Petite dernière de la fratrie, il est devenu difficile de la contenter, tout du moins, de ne pas l’entendre pleurer pendant que je m’occupe de son frère ou de sa grande soeur.
A cela s’ajouter une hypersensibilité. Un bruit, un cri, une réprimande quelconque, contre elle ou même juste contre quelqu’un d’autre, et elle se met à pleurer. Le sommeil est compliqué. Elle s’endort difficilement. Il lui arrive de pleurer pendant plus de 2h, incalmable, avant de sombrer d’épuisement. Et si un bruit vient perturber le silence dans la soirée, elle se réveille en pleurs.
Cette situation m’épuise. J’aime ma fille à vouloir la croquer d’amour, mais oui je l’avoue, je veux qu’elle me lâche ! Je veux retrouver le temps d’écrire un peu (en journée et non pas tard le soir ou tôt le matin), je veux pouvoir faire mon repassage pendant qu’elle joue et non pas pendant sa micro sieste et ne repasser que 3 t shirts, les portes toutes fermées pour éviter le bruit. Je veux pouvoir arrêter de demander à Princesse T de rester près d’elle le temps que j’aille aux toilettes.
Alors, je me pose la question : Petite Fleur est elle un BABI ?
La notion de BABI est le sigle de Bébé Aux Besoins Intenses. C’est dans les années 80 que le Docteur Sears a défini pour la première fois cette situation et donc ces enfants aux besoins si particuliers.
Selon son observation, un BABI se définit par :
- un besoin d’une grande intensité
- peu de sommeil et surtout très léger
- une sensibilité exacerbée
- un bébé qui n’arrive pas à se calmer de lui même
- un bébé en demande continuelle
- un bébé qui demande continuellement les bras de ses parents, et particulièrement ceux de la maman
et tout un tas d’autres choses qui font aussi que chaque enfant, selon la phase d’apprentissage et de maturation dans lequel il est peut ressembler à un BABI, à l’exception de ce sentiment d’insécurité qui dure chez le BABI.
Evidemment, l’état d’épuisement maternel dans lequel je me trouve depuis plusieurs semaines déjà n’aide pas à améliorer mon tonus, mon énergie et parfois mon envie aussi !
Heureusement, Papa Geek prend le relai malgré les pleurs de Petite Fleur. Je me vois « obligée » de la laisser chouiner dans les bras de papa pour avoir quelques minutes de répit. Le trotteur aussi est mon allié lorsque définitivement, elle ne veut pas et que je ne peux pas ! Parce que les options sont réduites : soit debout partout quand elle accepte d’être posée (au risque de tomber car elle n’est pas encore suffisamment stable pour tenir plusieurs minutes) ou dans mes bras (au risque de me voir zoner dans la maison sans pouvoir être libre de mes mouvements avec elle, certes apaisée, mais collée ;)).
Pas toujours évident de pouvoir répondre à ses besoins, aux miens, le tout dans une harmonie maternelle comme je l’aimerai ! L’enjeu est de taille parce que je ne souhaite pas que ma fille se sente « délaissée » par sa maman et en même temps, mon bien être émotionnel et nerveux nécessite du repos, du répit…
Il y a quelques semaines, je parlais déjà de son statut de Bébé Koala. J’en souriais, persuadée que ce n’était que l’étape que nous avions déjà connu par deux fois auparavant ! Mais le temps défile et son »hyper-attachement » ne faillit pas, bien au contraire ! Ses pleurs, son besoin de sécurité, de mes bras se font de plus en plus importants, de plus en plus stressant aussi, je dois le reconnaitre ! On a beau se le marteler régulièrement, chaque enfant est différent ! On n’en prend conscience que devant les constatations de leurs différences !
Dans une semaine, elle soufflera sa première bougie. Elle continuera à progresser vers sa motricité, sa mobilité et je l’espère vers son autonomie, tant physique qu’émotionnelle. Je reste à son écoute mais je ne culpabilise plus autant de laisser le relai à Papa Geek. J’ai conscience que son besoin est profond, mais mon envie de sortir du burn out l’est tout autant, et pour cela, il me faudra nécessairement faire preuve de rigueur sur ce point là : BABI ou pas, je serai toujours là, toujours présente, mais je dois me forcer aussi à passer la main !
Vaste programme n’est ce pas ?!
3 Comments
Bon courage, maman d’un BABI je sais ce que c’est, moi j’ai pu commencer à respirer au moment où j’ai découvert l’écharpe de portage … et ensuite à dormir quand j’ai compris qu’il fallait qu’il dorme contre moi en mode cododo mon sein à disposition, même si je me réveillais chaque fois qu’il prenait mon sein, j’étais beaucoup plus reposée le matin que quand il dormait dans son lit à côté de moi et que je devais juste sortir du lit pour le prendre que j’attendais qu’il se rendorme pour me recoucher !
Mais je crois qu’il n’y a pas de recette miracle pour un BABI !
mais si ça peut te rassurer, aujourd’hui il a 8 ans, il n’est pas câlin du tout mais alors pas du tout … il fait sa vie dans son coin … (bon par contre il angoisse quand il ne me voit pas mais ça c’est autre chose ça date que de quelques mois !)
Merci pour ton mot ! je sais que je me dois d’être patiente et qu’il faut que je réorganise mon quotidien pour nous faciliter la vie et la rassurer ! Trouver l’équilibre entre elle et moi, pour qu’elle puisse rester épanouie malgré ses demandes importantes !
Oui voilà et bon courage car ça demande énormément de patience et quand on en a pas … (je parle pour moi surtout !) ce n’est pas facile !