Depuis de (trop) nombreux mois, je me retrouve confrontée à un petit garçon en colère, en opposition. Du lever au coucher, le moindre petit geste peut engendrer une colère intense chez lui. Encore peu capable de gérer ses émotions, de canaliser ce trop plein, il ne trouve comme moyen d’expression que les cris et les larmes.
Sa petite soeur prend son jouet, il crie et se met à pleurer.
Sa grande soeur ne vient pas dans la minute le retrouver, il crie et se met à pleurer.
Son père ou moi même lui disons « non » pour un bonbon à 19h, il crie et se met à pleurer.
Nous ne l’avons pas descendre seul de la voiture, il crie et se met à pleurer.
Evidemment, en tant que parents, nous avons essayé de lui parler, de le serrer fort dans nos bras pour le rassurer pendant ses crises, sans succès.
Nous avons ensuite ouvert le « coin » des punis avec l’avantage non négligeable de trouver des coins partout. ;) Mais encore une fois, cela n’avait pas réellement d’impact. Il y restait, ne voulait plus en sortir et ne prenait pas ce temps d’isolement pour se calmer et encore moins engager la conversation derrière. Le coin avait pour effet de l’énerver encore plus, de le buter encore plus aussi.
Alors, nous avons commencé à chercher des livres pour enfant sur les émotions, et particulièrement la colère. Nous sommes tombés sur le livre de Mireille d’Allancé aux éditions de l’Ecole des Loisirs : Grosse Colère.
Octave a passé une mauvaise journée et tout va de travers pour lui. Alors, dans son excès de colère, il est envoyé dans sa chambre le temps de se calmer. La va sortir la Grosse Colère. Elle va tout casser, tout jeter sur son passage mais Octave va se rendre compte que ça casse ses jouets, que ça abime ce qu’il aime et il va alors prendre le dessus, ranger tant ses jouets que Grosse Colère dans une boite.
Cette petite histoire a rapidement été adoptée par mon Maël. Il a aimé les dessins, l’histoire et s’est retrouvé au fil des pages. M’est donc venu l’envie de l’aider dans la gestion de ses émotions en créant avec lui une boite à colère. Une boite à sa disposition pour qu’il « évacue » et une activité pour la confectionner, afin qu’il devienne vraiment acteur dans l’utilisation de ce nouvel outil.
J’ai donc acheté une boite en bois que l’on trouve dans les hypermarchés ou magasins loisirs créatifs (mais une boite à chaussures fait très bien l’affaire) et nous l’avons peinte en rouge, couleur de la colère. Heureux de faire de la peinture, Maël y a mis beaucoup de coeur, et de patience aussi ! ;)
Une fois peinte, j’ai souhaité garder un côté sobre, afin que l’identification de la boite ne puisse pas faire de doute. J’ai donc inscrit « Boite à colère » et tracé les yeux de Grosse Colère ainsi que sa bouche. Mon fils m’a aidé à repassé et noircir les yeux.
Ensuite, je l’ai vernis à l’aide d’un vernis en spray et hop, après quelques heures, la boite à colère était sèche.
Dans les faits ça donne quoi maintenant qu’on a la boite ?
Maël sait qu’il l’a à sa disposition. Quand il va dans sa chambre parce qu’il est en colère ou qu’on lui demande de s’isoler pour se calmer, il prend sa boite en main. Je lui laisse le temps de pleurer, d’évacuer un peu et je le rejoins pour parler avec lui.
Il souffle alors dans sa boite. Il souffle fort et referme vite sa boite à colère. Ensuite, nous allons ensemble à la fenêtre pour ouvrir la boite et faire sortit la colère dehors.
Ce cérémonial lui permet de reprendre doucement le contrôle de ses émotions. Ce petit jeu le calme et lui fait visualiser sa colère.
De mon coté, c’est un outil pour l’aider à se calmer, à parler, et trouver quelques réponses. « As tu envie que Grosse Colère continue de te faire mal à l’intérieur ? « , « Fais comme Octave, mets ta colère dans la boite pour te sentir mieux et que l’on puisse parler tous les deux ».
Cette boite à outils nous a plutôt bien aidé lorsqu’il avait de grosses colères et qu’il les sentait monter en lui. Pourtant, ce n’est pas devenu un réflexe pour autant, malgré son utilisation depuis plusieurs mois maintenant. La boite est reléguée sur sa commode. Il évolue et exprime sa colère différemment (mais toujours intensément). Je sais bien aussi que cela n’est centré que sur cette émotion particulière et que mes outils vont devoir évoluer. J’ai d’ailleurs craqué sur un livre pop up sur les émotions, je vous en parlerai bientôt.
En attendant, on tâtonne, on cherche, on s’adapte. Ce qui était efficace avec Théa ne l’ait pas nécessaire avec Maël. L’apprentissage n’est pas que pour lui. ;)
Et chez vous, comment gérez vous les colères de vos enfants ? des outils ? des méthodes ?
4 Comments
Emilie
27 avril 2016 at 16:11Euh ben ici je n’ai rien à gérer, la ou les colères il connaît pas et il faut voir ses yeux ébahis lorsqu’il assiste à la colère d’un autre enfant. On dirait qu’il ne comprend pas cette émotion.
Mummy Addict
30 avril 2016 at 20:49Top ! ;) quel âge a t il sans indiscrétion ?
La boite à colère nous a aidé dans un de ces pics, et on a mis en place 2/3 outils d’Isabelle Filliozat, même si il faudra certainement réadapter pour la petite derniere ;)
Emilie
30 avril 2016 at 22:38Il a 4 ans 1/2et c’est un »extra-terrestre » dans le sens où je ne le vois jamais réagir comme la majorité des enfants.
Mummy Addict
1 mai 2016 at 22:41Théa était comme ça petite. Beaucoup plus mesurée, beaucoup plus observatrice qu’actrice des émotions. Chaque enfant est différent et dans un sens tant mieux que ton petit loup ne passe pas par la case colère ! ;)