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La colo ou mon cauchemar de la mère poule

Dans une semaine, ma toute petite qui est déjà bien trop grande à mon goût, va partir en « colo ». 6 jours.

6 petits jours pour certains. 6 longs jours pour moi.

Je n’ai pas été une enfant qui y allait. Je partais en vacances avec mes parents, souvent en camping et il me fallait alors plusieurs jours pour me faire des copains. Je suis une timide, une introvertie. Et d’aussi loin que je me souvienne, je n’ai jamais été attirée par des vacances en groupe, avec des enfants inconnus.

La peur d’être loin de mes parents. La peur de ne pas m’intégrer. La peur de m’ennuyer. Bref, pas à l’aise, je n’ai pas goûté aux soirées en chanson, aux activités nautiques et aux amitiés éphémères mais intenses de ces expériences de vie pour petit. Et ce la ne m’a pas gêné plus que ça.

Mais maintenant c’est au tour de ma fille de grandir et de vivre des expériences comme celle ci et je dois l’avouer, je flippe. Je n’ai pas juste peur de laisser mon bébé partir. Non, je flippe carrément et je recule le moment où je devrai faire sa valise. Cela se traduit même physiquement car quand j’y pense, j’ai une boule au ventre et un pincement au coeur.

Je suis une mère poule, inquiète, attachante (ou attachiante d’après Papa Geek). Je couve mes petits et anticipe chacun de leurs besoins, de leurs désirs. Je n’aime pas les laisser partir trop longtemps, trop loin. Je suis comme ça. La maternité a révélé cet instinct en moi que je ne le contrôle pas.

Le lâcher prise n’est pas mon ami. On se rencontre de temps en temps. Souvent en période de fatigue intense où il m’est impossible de le mettre à la porte. Mais là, pour la colo c’est différent. Le lâcher prise va vivre avec moi pendant 6 jours par obligation.

Je sais d’avance que ce matin du départ, j’aurai les larmes au bord des yeux et je n’arriverai même pas à boire un seul café. Je serai stressante (chiante du coup aussi peut être. Bon d’accord, très certainement 😉 ). Je vais embrasser 1000 fois ma fille, lui faire des recommandations qu’elle aura oublié dès sa montée dans le bus et je vais pleurer sur le retour.

La seule force dans cette expérience de la colo, c’est que j’arrive à ne pas lui montrer. Je garde mes pensées et mes tourments pour moi. J’arrive même parfois à lui dire avec le sourire et le regard (presque) pétillant : « Ca va être sympa ta colo ! tu vas t’amuser et rencontrer plein de nouveaux copains ! ».

Car pour qu’elle se sente prête d’y aller, qu’elle soit heureuse aussi, je dois vraiment me prendre par la main, surmonter mes angoisses et surtout, la laisser vivre cette première expérience de la colo. Qu’elle rentre avec des souvenirs plein la tête, que je la trouve grandit, qu’elle me raconte ce qu’elle aura fait…

La veille, on refera un tatoo dans le creux du poignet. Juste au cas où. Un petit signe d’amour, une jolie trace pour la réconforter en cas de manque pendant ces 6 jours.

6 petits jours pour certains. 6 longs jours pour moi. Mon cauchemar de la mère poule. 

Je grandis en même temps qu’elle, je me forge un peu plus chaque jour. En fin de compte, cette première colo sera une nouvelle étape.

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