Il y a encore quelques heures, je reprenais le chemin du blog et j’écrivais un article intitulé « dans un verre d’eau ». En substance, je vous disais à quel point je me sens me noyer dans un verre d’eau en ce moment. Je me suis déconnectée de mes émotions pour me mettre en pilote automatique et accomplir les tâches qui m’incombent dans le flot de mauvaises nouvelles qui nous assaillent, l’Amoureux et moi. Puis ce soir, au détour d’une conversation peu funky, j’ai tourné la tête et j’ai vu ma chance.
La chance de voir mes trois enfants plein de vie, en bonne santé et juste heureux de se trémousser dans le salon sur Charlipute (alias Charlie Puth de son vrai nom, sans déformation enfantine ;)).
La chance de voir mon mari danser avec Iris dans les bras et de les voir tous les deux rire aux éclats.
La chance de voir cette scène dans un intérieur sec, chaud, en sécurité et qui me plait.
La chance de me sentir vivante sur mes deux pieds avec des soucis somme toute assez dérisoires.
La chance de chanter, de danser, de rire et de laisser cette larme d’émotion pointer au coin de mon oeil gauche, sans gêne juste avec une légère pudeur. Mais en toute liberté.
Je suis chanceuse. Parce que depuis quelques semaines, la vie nous envoie des signaux négatifs, empreints de maladie, d’inquiétude et de peur. Pourtant, ce soir, au détour d’un moment du quotidien, j’ai vu et senti que j’avais de la chance. Je me suis sentie pleine de gratitude. Pour qui ? aucune idée précise. Pour quoi ? Pour ces petits moments qui sont de grands souvenirs en devenir.
Accablée par les soucis de santé, de famille et autres turpitudes, j’en avais oublié de relever le nez pour voir, regarder, sentir. A force de ressentir le désarroi de ses proches, on se plonge tout seul dans le même état. Par esprit de solidarité, de famille, par mimétisme ? Je ne saurai vous dire. On suit le mouvement, même si il va à contresens, même si il est douloureux. On suit en mode automatique. Question d’empathie certainement.
Depuis trois semaines, je n’ai pas écris. Je n’avais pas le temps, du moins je ne le prenais pas. Puis je n’avais pas l’envie, ou plutôt la force. Que dire, quoi écrire quand on s’inquiète, quand on est taciturne.
Je suis de nature optimiste. Lorsque je sombre, je remonte à la surface assez rapidement. Instinct de survie ? Force de caractère ? Je ne sais pas. Quoiqu’il en soit, je suis comme ça. Je n’aime pas m’apitoyer, m’appesantir sur le négatif. Je suis trop dépendante aux sourires, au rire et aux couleurs de la vie.
Et comme à chaque fois que j’ai la sensation de me noyer dans un verre d’eau, qu’il soit grand ou petit, je reçois un petit signe qui me rappelle que je dois savourer ma chance.
La chance de voir ma grande s’épanouir dans une pré-adolescence avec son premier émoi.
La chance de voir mon mari prés de moi et de nos enfants.
La chance de voir un nuage en forme de chat.
La chance de voir mon fils avec un regard aussi espiègle que tendre.
La chance d’être là, ici et maintenant. Tout simplement.
Peu importe que la photo soit floue. Le souvenir sera clair et précis.
Durant ces trois dernières semaines, je me suis inquiétée pour mes proches. J’ai eu peur, j’ai été triste aussi. Mais comme un mantra, le seul crédo qui me revenait en tête était : Tout est temporaire.
Les mauvaises passes ne durent pas. Quand aux bonheurs, petits ou grands, ils sont fugaces. Alors autant garder les yeux ouverts pour ne pas les manquer et les imprimer aussi fort que possible dans nos mémoires… Pour les jours de mauvais temps. :)
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