En tête à tête avec le silence….

Pendant les dernières vacances scolaires, je n’ai pas pu accompagner Monsieur Mari et les enfants dans nos familles. Le virus de la gastro m’a « contraint » de rester seule à la maison pour me requinquer. Aussi parce que clairement, je ne me voyais pas faire 1000 kilomètres en 5 jours dans cet état !

Une fois ma tribu partie, j’ai fermé la porte de ma maison et j’ai été frappé par…. le silence.

Glaçant au début. Déroutant. J’ai un peu perdu mes repères. Ma maison était devenue trop grande, trop vide, trop silencieuse. Enfin…. les premières heures !

Parce que je dois avouer que l’adaptation s’est faite rapidement. J’ai fermé les portes des chambres des enfants, j’ai éteint les appareils sonores (téléphone, télé) et j’ai écouté. Je me suis perdue dans ce silence. J’ai savouré ce tête à tête avec le silence.

Pour la première fois depuis des mois, des années, je m’entendais penser. Je n’avais pas besoin d’avoir une oreille attentive aux activités des enfants, je pouvais uniquement et simplement me centrer sur moi et ce « Rien » que j’entendais avec délice. `

Je me suis alors lovée dans mon canapé avec un plaid et un bouquin. Mon état ne me laissant pas non plus la possibilité de danser la rumba dans mon salon. Mais clairement, ce fut un mal pour un bien.

Les heures sont passées à des rythmes variés. Tantôt vite, tantôt lentement.

J’ai vu les minutes s’égrener. J’ai vécu au rythme du soleil.

Couchée tôt. Nuit paisible. Lever tôt. Réveil silencieux. Sensation de sérénité.

J’ai alors été frappée par ce besoin de vivre ce moment plus souvent. Cela peut paraître égoïste mais je crois que je fais partie de ces personnes qui ont besoin parfois de se couper des autres pour mieux revenir ensuite. Rentrer dans ma bulle pour être plus accueillante, plus bienveillante aussi. Cela fait il de moi une personne égoïste ?

Je l’ai pensé durant ces quelques jours. Dans un sens, c’était mal de savourer ce silence et ce temps de solitude. J’aurai du être avec mes enfants pour m’occuper d’eux, avec mon mari, avec ma belle-famille et ma famille qui souhaitaient me voir. Mais en même temps, la nature humaine est-elle faite pour vivre constamment sans arrêt avec les autres ? J’en doute.

Lorsque je me suis sentie physiquement mieux, que je n’étais plus terrassée par la gastro, j’ai eu 3 jours devant moi, rien qu’à moi, pour moi. Un vrai luxe dans ma vie de mère au foyer. Un cadeau presque.

J’ai lu. J’ai écouté de la musique. Parfois en sourdine, parfois à fond pour me sentir vivante. J’ai chanté à tue-tête, j’ai lu en silence, j’ai regardé longuement par la fenêtre, j’ai pensé, réfléchi, senti. J’ai fait le point sur hier et demain tout en étant dans le ici et maintenant. Qui ai-je envie d’être ? comment ai-je envie d’évoluer ? Quand aurai-je le cran de mener à bien ces projets qui me tiennent à coeur ?

« Dans le silence et la solitude, on n’entend plus que l’essentiel. »    

  Camille Belguise - Echos du silence

Depuis le 1er janvier, j’ai décidé d’oeuvrer pour mon Happiness Therapy et le destin, la gastro ou la fatalité (je ne sais pas et j’avoue je m’en fiche carrément ;)) m’a permis de faire un petit pas de plus vers cette révolution intérieure que je vis.

Le silence m’a été salvateur. Mes pensées à certains moments ont arrêté de tournoyer dans mon esprit. Je n’en étais pas vide pour autant. Juste apaisée. Simplement bien.

Le retour de ma famille à la maison n’a pas été un cataclysme après ce tête à tête avec le silence. J’ai accueilli les enfants et leurs cris avec plaisir. J’ai repris les conversations avec mon mari avec plus d’écoute. Parce que sincèrement, j’ai surtout compris et senti que ce besoin de silence n’était pas égoïste et malveillant vis à vis de mon rôle de femme au foyer.

J’ai donc décidément que j’irai faire une retraite spirituelle et silencieuse cette année. Peut être même une fois par an si cela est nécessaire. Partir avec quelques bouquins, un jean et quelques t-shirts, un carnet et un crayon. J’ai commencé à regarder les lieux qui me permettront de concrétiser ce projet. J’ai envoyé quelques demandes d’informations aussi. Monsieur Mari a compris ce besoin et me soutient dans ce projet. Je crois que la séparation a été bénéfique pour lui aussi finalement ! ;)

Cela ne durera pas un mois, mais juste quelques jours. Une semaine tout au plus.

Mon Happiness Therapy en passera par là. :)

Comme le disait Thomas Carlyle, « Le silence est l’élément dans lequel se façonnent les grandes choses ». 

PS : les photos n’ont rien à voir, mais elles m’évoquent ce silence apaisant que j’avais retrouvé pendant notre week end à l’île de Ré en 2015 :)