Il y a quelques mois, j’avais abordé une première fois ce sujet sensible qu’est l’apprentissage de la propreté. Depuis le 1er mai, mon Petit M a soufflé ses 3 bougies. Qui dit 3 ans, dit bientôt école. Qui dit école, dit apprentissage du pot. Qui dit pot dit grand garçon. Et dit comme ça, on pourrai presque croire que c’est simple non ?! 😉
Mon Petit M ne fait rien comme les autres. Il a un esprit de contradiction très développé, ce qui peut être charmant dans certaines situations. Mais le temps passe, l’été arrive et surtout à l’issue, la rentrée scolaire se profile. Seulement, il ne veut pas grandir. Pas de ce point de vue là en tout cas. Mon Petit M est celui qui veut rester petit.
En même temps si on se met à sa place, ce n’est pas incohérent. Pourquoi ne plus porter de couches alors qu’on ne le demande pas à sa petite soeur ? Pourquoi se retenir alors que depuis le début, on le laisse faire ? Pourquoi aller dans les toilettes alors que c’est une toute petite pièce exiguë ? Pourquoi dire qu’il va aller à l’école alors que ça n’arrive jamais ?
Oui c’est vrai. La relation au temps est différente dans son esprit et dans le mien. Les toilettes sont une pièce de passage où j’ai 1 minute et 14 secondes de tranquillité, mais pour lui, c’est une petite pièce qui ne donne pas envie avec une chasse d’eau qui fait des bruits bizarres. Puis surtout, changer des habitudes aussi naturelles que les besoins, ce n’est pas facile ! Tout cela est obscur dans son esprit d’enfant.
Alors j’ai essayé plusieurs méthodes.
Dans un premier temps, la douceur. On essaye, on essuie le sol, on change de vêtement jusqu’à épuisement des stocks. On ne gronde surtout pas, on rassure et on explique. Sur le papier c’est facile et je m’y suis tenue, mais non sans frustration et découragement à certain moment, je dois l’avouer.
Dans un second temps, les livres. On trouve des histoires sur le sujet. Entre le lapin qui dit non au pot, le pingouin qui fait des gros pipis ou ce petit garçon qui regarde son pot comme un jouet, on a tenté d’apporter à cette histoire de propreté la légèreté des histoires enfantines en espérant faire passer le message escompté. Sans succès.
Dans un troisième temps, l’école. On visite l’école, on rencontre la maitresse, on parle d’un futur sac à dos et des copains. On évoque l’obligation de faire pipi aux toilettes pour pouvoir vivre tout ça. Le discours est intégré mais pas les faits. Encore une fois, je me suis appuyée sur des livres, notamment celui de Catherine Dolto sur l’école maternelle. On y aborde chaque étape d’une journée à l’école. La séparation, les jeux, l’atsem, les toilettes et le repas…
Puis comme je veux rester à l’écoute de mon fils, j’ai laissé tomber tout ça. On a fait une pause. On n’a plus parlé de ça, on a dit que l’on verrai plus tard.
Seulement voilà, l’été est là. Selon les professionnels de l’enfance, une fois que l’enfant sait descendre des marches seul, il est en mesure de gérer son sphincter et donc d’être « propre » (je garderai toujours les guillemets pour cette expression horripilante ;)). Ca fait belle lurette que mon Petit M monte et descend les marches, mais je crois que ces bons professionnels et experts de l’enfance oublient l’essentiel : la maturité de l’enfant, son évolution psychologique outre la physiologique, son envie de devenir « grand », de changer de statut, de quitter le monde de la dépendance maternel vers celui de l’autonomie. Et ça ne se fait pas en claquement de doigts. C’est en douceur que ce changement s’opère.
Peut être même que cela vient de moi, maman poule que je suis. A vrai dire je ne me pose même pas la question. Je vois juste que mon fils a compris l’intérêt de cet apprentissage, l’obligation sociale et scolaire qui en découle, mais qu’il veut encore rester petit, pour quelques temps. Et je le comprends.
Dans 3 mois, on dira de lui que c’est un grand garçon parce qu’il ira à l’école. Dans 3 mois, il sera fier de porter son sac à dos pour y aller. Dans 3 mois, je verserai ma larme de le voir courir vers sa classe et sa maitresse. Dans 3 mois, je n’en doute pas, il le sera « propre ».
En attendant, celui qui ne veut pas grandir prend son temps. Quelquefois, il nous épate à aller chercher le pot tout seul. Quelquefois, il oublie et fait un « accident ». On tente, on essaye. Il explore, il teste. Et un jour, de lui même surtout, il y arrivera, il le décidera !
Et puis comme le dit si bien le dicton, « Patience est mère des vertus » non ?! 😉
Affaire à suive…
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