Nous voici en vacances depuis quelques jours. Ces vacances même que l’on attend toute l’année, que l’on prépare, que l’on imagine, que l’on fantasme aussi. Cette bulle dans une année professionnelle, scolaire, trépidante, ultra rythmée. Une bulle de détente attendue pour toute la famille. Toute ? presque !
Organiser les vacances à 5 s’avère aussi un jeu d’organisation, de préparation. Penser aux petites choses indispensables à un exil du domicile. Ne pas oublier les doudous, les petits repères des enfants, les affaires des grands. Cette phase est source de stress pour moi. Une lutte impressionnante pour tenir mon rôle de « gérante » de la maisonnée, de la tribu.
Dans cette phase de préparation, j’en oublie presque qu’il s’agit d’une épopée agréable. Focalisée sur la logistique, je ne vois plus que la pression que cela incombe.
Arrivée sur place. J’ai eu la déception de découvrir un endroit sale, gris, terne et entassé ! Des immeubles, des balcons à l’abandon, une pinède non accueillante, jonchée de détritus. Rien à voir avec les photos du catalogue qui promettait délectation autour d’une grande piscine et d’un appartement douillé.
C’est là que mon stress est revenu au galop, me frappant de plein fouet. Avoir militairement préparé cette escapade familiale pour profiter, ne rien oublier et découvrir que le lieu me renvoyait à mes angoisses d’enfermement, loin du dépaysement recherché.
J’ai hésité entre crier, pleurer ou même faire les deux à la fois. J’ai choisi de me noyer dans un mojito dans un premier temps. Bon, ok, deux en fait ! ;)
Puis j’ai vu le visage de mes enfants. Leurs regards. Leurs sourires. Leur aisance de déconnexion. Leur plaisir de se retrouver ailleurs qu’à la maison. Eux ne voyaient pas la saleté, la grisaille des lieux. Il ne voyait que les jeux, les pins qui changent de notre environnement, les lits superposés pour rigoler…
Leur insouciance m’a frappé. Au sens strict comme au sens figuré. Je voulais tellement maîtriser ces vacances. Je voulais que ce soit parfait, idyllique. Ne voir aucunes ombres au tableau de mes projets. J’en avais oublié le principal : se retrouver et se ressourcer.
La candeur de leur joie m’a fait l’effet d’une claque. Ils ne souhaitaient pas la perfection, ni le confort d’une maison. Ils voulaient juste voir autre chose, dans leurs yeux tout neufs d’enfant.
Mon besoin de contrôle, ma peur du lâcher prise m’ont mis un voile sur les yeux. Lorsque les enfants m’ont fait glisser ce voile, je me suis sentie encore plus fragilisée. Comment pouvais-je gérer ce que je ne maîtrisais pas ? Moi toujours en action, comment allais-je pouvoir regarder le temps s’égrainer et surtout profiter ??
Ces vacances ne commençaient pas comme je l’avais imaginé, ni souhaité. Mon regard sur les choses n’étaient alors que négatif. Le verre était à vide avant que ne commence l’intermède estival. Mais ce qui m’a le plus frustré, mis en colère contre moi même aussi, c’est que j’ai du prendre sur moi, faire un effort, me recentrer pour comprendre que je ne fonctionnais pas dans le bon sens. Il ne tenait qu’à moi de voir le verre à plein, de regarder les choses différemment pour apprécier au lieu de déprécier. Constat difficile à accepter, à assumer aussi mais salutaire je crois. Difficile de sortir de ses mauvaises habitudes ! ;)
J’ai mis deux jours à me remettre en question, à réfléchir. Je ne voulais pas emmener ma dépression post partum avec moi. J’avais mis mon burn out dans les valises au lieu de lui donner des vacances. Angoisses, stress, fragilité, humeurs, négativité étaient donc de la partie. Les bas étaient (trop) présents au détriment des hauts.
Le paradoxe du burn out maternel m’est encore une fois revenu. Mes enfants, ceux qui m’épuisent et me sèchent le reste de l’année m’ont de nouveau montré la bonne voie pour aller vers le mieux être. Sans le savoir (et je crois que là est leur pouvoir), ils m’ont donné de nouveaux outils pour faire un pas de plus dans la bonne direction, celle du mieux être, déjà pour le temps de ces vacances.
Une lecture est venue asseoir tout ça. Mis au hasard dans mon tote bag, ce roman est tombé à pic pour que le verre se remplisse vraiment ce coup ci ! Comme l’écrit joliment Raphaelle Giordano, Ta deuxième vie commence quand tu comprends que tu n’en as qu’une. Je vous reparlerai bientôt de cette lecture surprenante et bienveillante ! Maintenant que j’ai (un peu) lâcher pour profiter, je retourne regarder le temps qui passe sous le soleil et remplir mon verre ;)
C’est un très joli texte, et tellement vrai… profitez bien !!
Merci ! ;) on profite, on se laisse bercer par les siestes et les ballades ! et une fois qu’on lâche un peu, ça fait du bien et on s’y fait ;)