Prendre soin de moi

Depuis quelques temps déjà, cette simple phrase résonne en moi mais je n’agis pas nécessairement en conséquence. Prendre soin de soi, je l’avais déjà évoqué l’année dernière, pour me faire plaisir à l’occasion de la fête des mères, mais en fin de compte, le fond du sujet est plus vaste et plus compliqué. 

Lorsque j’ai décidé de prendre un congé parental, j’ai choisi de mettre ma carrière professionnelle entre parenthèse pour suivre un mari « work-trotter » et profiter d’une vie de famille jusque là trop malmenée. De là, j’ai profité de mon fils puis je suis tombée enceinte de la petite dernière. J’ai continué ce bout de chemin de maman au foyer, pensant orgueilleusement que jamais, ô grand jamais, j’oublierai de prendre soin de moi. Mais l’adage le dit bien : « ne jamais dire « Fontaine, je ne boirai jamais de ton eau » »!

Il a fallut une boule qui apparaisse sur le sein pendant la grossesse, une cause éventuellement dûe aux hormones, un manque de temps et d’énergie qui ne s’en allait pas, mais plus honnêtement, une peur viscérale de ce que cette boule pouvait annoncer.

Alors j’ai tardé, j’ai repoussé, j’ai balayé d’une main les questions et les pressions de mon entourage pour consulter, me faire examiner, prendre soin de moi tout simplement.

La fatigue d’un quotidien avec deux enfants en bas âge H24, un mari avec des horaires atypiques, un corps qui se remet plus longuement… tout cela a composé doucement mais sournoisement un état d’épuisement, un délaissement des priorités personnelles, de ma santé aussi.

Cet état dans lequel j’étais rentrée doucement mais aussi dans lequel j’étais à présent fortement enfoncée m’a fait me négliger et ce malgré la douleur physique de cette masse étrangère à mon corps. C’est alors un mari inquiet qui a pris les choses en main, a imposé un rendez vous médical, puis un autre…. jusqu’à ce que je prenne soin de moi, quitte à entendre peut être ce que je redoutais tant.

Une prise de sang, une échographie et une mammographie plus tard m’ont permis de lever des doutes, des inquiétudes ou plutôt devrais je dire une peur bleue. J’ai eu de la chance, j’ai eu une bonne étoile au dessus de moi car non, la lésion qui est apparue ne semble pas cancéreuse. Il faudra l’enlever, en ambulatoire, la faire analyser pour plus de certitude, mais le pire n’a aucune raison d’être évoqué même envisagé.

Pendant cette période d’attente de rendez-vous et de résultats, je n’ai pas pu m’empêcher de verser des larmes à l’idée d’avoir trop tardé, d’avoir peut être laissé passer une chance de prise en charge… J’ai pensé à mes enfants, à mon mari, à mes parents et mon frère, mes amis aussi, tout ceux que j’aimais. J’ai été égoïste de négligence.

A présent, j’ai une certitude face à tout ça : non cela n’arrive pas qu’aux autres, il n’existe pas de risque 0 ! Il ne faut pas reporter par soucis de s’occuper des autres en priorité, des enfants principalement. Justement pour eux, j’aurai du agir bien plus tôt !

A n’en pas douter, c’est la résolution que je me promets de tenir pour cette année qui démarre et pour les suivantes encore, pour moi et par amour pour mes proches : juste prendre soin de moi.