Bib or not bib

Bib or not bib ? that is the question ! J’ai eu 3 enfants et j’ai donc eu 3 fois la possibilité d’allaiter mon bébé. Seulement, à chaque grossesse, je me suis questionnée, informée et je ne l’ai pas fait. Pourquoi ? cette question est très personnel, certainement en rapport aussi avec mon histoire, mais une chose est sûre ce choix est aussi en rapport avec mon corps.

J’aime mes bébés du plus profond de mon être, c’est viscéral et rien n’y changera ça. Pourtant, je n’ai pas ressenti le besoin de prolonger notre symbiose par l’allaitement. Peur de souffrir, des crevasses, qu’ils rejettent mon sein, que je doive encore me priver sur le plan de l’alimentation… autant de choses qui résonnaient en moi et qui me poussait vers le choix du biberon, c’est à dire de l’allaitement artificiel comme le corps médical le nomme. D’ailleurs, je ne donne pas mon sein, mais est ce que cela rend l’alimentation de mon bébé « artificielle » ? mauvaise ? Beaucoup de trop de préjugé aujourd’hui encore entoure le sujet de l’allaitement maternel, qu’il soit dit naturel ou artificiel. 

Mes grossesses n’ont pas été faciles. Physiquement et émotionnellement, chacune a eu son lot d’épreuves et de souffrances. Je peux même affirmer que l’état de grossesse ne rejoint pas la béatitude chez moi ! Non, je n’aimais pas être enceinte ! Nausées et vomissements pendant 8 mois et demi à chaque grossesse, sciatiques à répétition, remontées acides, contractions précoces et agissant sur le col, sans parler de la sensation de jambes lourdes, du poids, des hémorroïdes… Bref, j’aimais porter mes enfants mais pas mon état ! Et ce n’est pas faute à chaque grossesse d’avoir espéré, que dis-je, prié même pour que j’ai la chance ce vivre THE grossesse, celle dont parle les magazines et autres écrits sur la grossesse et le halo de lumière qui est censé entouré la femme pendant ces 9 mois !

Du coup, lorsque l’accouchement était éminent, ma décision d’allaiter ou non était naturelle : je voulais retrouver pleine possession de mon corps, je voulais retrouver le plaisir de la table, aussi. Aimer mes enfants, prendre soin d’eux, mais que mon corps et donc mes seins en l’occurrence retrouvent force et calme.

Les personnes pro-allaitement peuvent trouver mes raisons égoïstes. Tant pis, ce sont les miennes et je les assume. Allaiter ou non est un choix de maman mais aussi et surtout de femme à mon sens. Je respecte les mamans allaitantes, l’investissement physique que cela demande, la fatigue, les sacrifices… je suis admirative mais je préfère être honnête avec moi même, je ne le souhaitais pas et je ne regrette pas.

Je reste persuadée qu’il vaut mieux faire un allaitement « artificiel » bien fait qu’un allaitement « naturel » forcé ! Ce temps du repas avec mes enfants a toujours été un échange, un moment complice et rempli de tendresse.

Je ne saurai donc jamais si l’allaitement m’aurai plus puisque nous avons décidé de nous arrêter à 3 enfants. Pour ma dernière, mon questionnement a été intense sur le sujet, car je savais que c’était ma dernière « chance » pour vivre cela. Néanmoins, vouloir allaiter pour ne « pas regretter de ne pas l’avoir fait » n’était pas une bonne raison non plus. Puis, la nature a réglé les choses pour moi en me donnant la grippe (virus qui a déclenché mon accouchement et mon agonie ;)).

D’habitude, je termine mes articles en vous posant une petite question sur le thème du billet, votre avis… Ce coup ci, je ne vous poserai aucune question, l’allaitement reste une partie trop personnelle pour que je me le permette, mais que vous soyez allaitante ou non, le principal reste encore le lien d’amour et de complicité que vous tissez au jour le jour avec votre bébé ! <3