Je me souviens comme si c’était hier de cette nuit du 1er mai 2012. Un jour de pluie à Cherbourg (oui bon d’accord, rien d’exceptionnel jusque là ;)). Une nuit difficile, une nuit d’attente, d’impatience prenant fin au petit jour. Mon fils est arrivé au même moment que l’unique rayon de soleil de cette journée. Arrivée digne d’un conte de fée. Mon conte de fée. J’étais maman pour la deuxième fois. Maman d’un fils pour la première fois.
C’était hier quand tes yeux ont rencontré les miens pour la première. Quand tu as lové ta tête dans mon cou. Quand tu as envahis mon coeur. Je m’en souviens nettement, précisément et je me délecte de ce souvenir très souvent.
Pendant trois petites années, j’ai eu la chance de te voir chaque jour, de te regarder grandir, de t’accompagner dans chaque pas. Il y a eu des journées ensoleillés, d’autres moins. Nous avons trébuchés ensemble sur quelques obstacles du quotidien, sur quelques désaccords, mais nous avons toujours rebondi et appris l’un de l’autre. Nous nous sommes apprivoisés, découverts, aimés.
Je me suis délectée d’être prés de toi, avec toi et surtout là pour toi. Notre binôme fusionnel m’a appris tant de choses. Sur moi, ma maternité, mes faiblesses aussi, mais surtout sur ma capacité sans limite de vous aimer.
Alors bêtement, je pensais que nous avions le temps. La séparation était lointaine, du moins le semblait-elle.
Petit à petit, nous en parlions et commencions à amorcer cette grande étape de ta petite vie. Et même si c’était encore loin, il a fallut commencer à t’apprendre les usages de la société, les bases pour envisager une vie en communauté, de nouveaux apprentissages.
Nous avons mis du temps à démarrer. Tu n’avais pas trop envie de grandir. Tu n’étais pas pressé d’en venir à ces grandes étapes. « Qui va piano va sano ». Je me suis calée sur ton rythme.
Mais si l’amour d’une maman est capable d’énormément de choses, il n’a pourtant aucune prise sur le temps. Et sans nous en rendre vraiment compte, nous avons glissé vers cette étape, cette première marche de ta vie de petit homme.
La veille, tu étais impatient, excité, nerveux. Nous en avons ris avec ton papa. Notre tout petit devenait grand !
Un réveil difficile pour la marmotte que tu es et nous sommes partis en famille vers cette nouvelle vie qui t’attendait. Tu as accueilli ces premiers changements à bras ouverts, avec ton sourire qui me fait fondre, tes yeux pétillants. En confiance et souriant, tu nous a dis « au revoir » et « à ce soir ». Nous étions confiants ton papa et moi.
Puis, tu as compris le lendemain que cette aventure allait se répéter. Souvent. Invariablement. Que les séparations seraient quotidiennes. Que tu avais besoin de construire de nouveaux repères.
Alors tu as tenté de contenir ta sensibilité, tes quelques larmes, mais ton incompréhension et ton désarroi se reflétaient dans tes yeux.
Chaque matin de cette semaine, tu as vécu cette séparation avec émotions.
Chaque soir de cette semaine, tu as vécu ces retrouvailles avec soulagement et tendresse.
Mon tout petit, tu es devenu un grand. Tu as glissé vers un nouveau cocon qui t’accueillera chaque jour pour de nombreuses années. Tu y apprendras des choses palpitantes, intéressantes, enrichissantes. Tu affirmeras ton caractère, tes envies. Tu y découvriras de nouvelles émotions, parfois des faiblesses mais tu y construiras surtout tes forces.
Tu as peur, mais rassures toi, chaque adulte a vécu ça aussi avant toi. Nous avons tous ressenti cette peur de l’inconnu et cette excitation de grandir, même si certains adultes l’ont oublié ! ;)
Cette première grande étape de ta vie de petit homme n’est pas évidente, mais n’oublie jamais que je suis et serai toujours derrière toi, dans ton ombre, prête à t’accompagner, te relever, t’aider.
Toujours.
J’ai confiance en toi, tes capacités, tes prochains progrès, qu’ils soient rapides ou lents.
J’ai confiance dans ces nouvelles personnes à qui je te confie. Tu verras, elles sauront prendre soin de toi pendant ces quelques heures loin de moi.
N’aies crainte mon tout petit, même si c’est effrayant, c’est juste que tu grandis…aussi tendrement que simplement. Et si tes peurs se font parfois trop grandes, viens te réfugier au creux de mes bras… <3
2 Comments
Isabelle de Guinzan
12 septembre 2015 at 03:06Olala il n’en fallait pas plus pour chambouler mon coeur gonflé aux hormones de future maman d’un baby boy !! C’est très beau en tout cas :)
Mummy Addict
20 septembre 2015 at 15:32Merci ;)