Une décennie…

Une décennie ! Déjà 10 ans, que le temps passe vite ! Je me revois encore, penchée sur mon ordi, en train de dialoguer avec ce beau brun via Meetic. C’était le 4 mai au soir. Le rendez vous était fixé au lendemain soir.

Le 5 mai 2005, c’était le jeudi de l’Ascension.

Pour être honnête, je ne cherchais pas forcément l’amour de ma vie. Une nuit, peut être plusieurs tout au plus.

Mes déboires sentimentaux m’avaient rendu méfiante et frivole. Je n’avais plus envie de m’attacher pour souffrir. Alors quand tu m’as dis ton métier, je n’ai pas frémis, cela m’importait peu que tu partes (trop) souvent en mission, je ne voulais pas quelque chose de sérieux. L’amour, ça fait souffrir, j’en avais fais les frais. J’en étais convaincue, les hommes ne sont bons qu’à nous faire du mal, femmes au coeur fragile que nous sommes.

Et puis, à la première minute de ce rendez vous, j’ai compris que je m’étais dupée. J’ai timidement accroché ton regard, je t’ai écouté, je t’ai parlé de moi, nous avons ris et nous avons décidé d’aller au ciné. Million Dollar Baby de Clint Eastwood.

Clairement, j’ai ris intérieurement en me disant que tu avais tout faux de m’emmener voir un film sur la boxe ! Non mais la boxe quoi ???!! 😉

Puis en fait, j’ai pleuré quand Hilary Swank devient paralysée, quand Clint Eastwood reste près d’elle, l’accompagne jusqu’au bout. Pour me sortir de cette situation gênante, j’ai fais une blague pourrie. Elle voulait aller à son combat en avion et revenir en voiture, grand luxe pour elle. Et c’est ce qu’elle a fait mais en ambulance ! Tu as ainsi vu mon humour décalé, second degré et parfois noir !

En sortant du ciné, j’étais enveloppé dans cette douceur si particulière d’un premier rendez vous. Je n’avais pas envie que ce moment s’arrête. Je voulais prolonger cette complicité que je sentais naissante et si jolie, moi qui m’étais promis de ne pas tomber amoureuse.

Un dernier verre à Bercy Village. Tu m’as raconté tes voyages, tes escales, ton métier, ta passion pour la plongée.

4h du matin, je n’avais toujours pas envie de te quitter. Je t’ai invité pour un dernier verre dans mon studio. On a bu un thé, chacun sur notre fauteuil, avec une chaîne musicale en fond, nous avons parlé, échangé… toute la nuit, en nous dévorant des yeux.

Je me suis couchée au petit matin avec des papillons dans le ventre et des étoiles dans les yeux. Tu m’avais séduite voire même hypnotisée. 4 jours d’affilés, nous avons savouré ces rendez vous nocturnes, sans baisers, sans plaisir de la chair. Tu as posé des perms pour revenir me voir. Notre histoire était née.

J’ai su très vite que tu n’étais pas l’histoire d’une seule nuit. J’ai compris que je voulais vivre près de toi des centaines et des centaines de jours et de nuit.

10 ans déjà. 

Il y a 9 ans tu me demandais de venir vivre avec toi à Toulon. J’ai foncé.

Il y a 8 ans, je tombais enceinte de notre première fille. 

Il y a 7 ans, tu devenais « Papa », nous devenions une Famille. 

Il y a 6 ans, tu m’as demandé en mariage.

Il y a 5 ans, nous nous sommes mariés. 

Il y a 4 ans, je suis tombée enceinte de notre fils.

Il y a 3 ans, nous sommes devenus parents une seconde fois, sous le ciel de Normandie. 

Il y a 2 ans, je tombais enceinte de notre petite dernière. 

Il y a 1 an, nous posions nos valises en Gironde et devenions une famille nombreuse. 

Aujourd’hui, je voulais juste poser ces mots si simples mais si fort depuis cette première rencontre en mai 2005 : 

Je t’aime

Que les prochaines décennies soient aussi douces et belles que celle que nous venons de vivre. Avec les hauts et les bas certes, mais je ne changerai rien.